“Toute âme goûtera à la mort”. Aussi amère soit-elle, ceci est la vérité. Lavé, purifié, enveloppé dans son linceul, le défunt désormais sous terre attend l’Heure du Jugement. Voilà que ses proches ont quitté le cimetière le laissant seul, dans le sol froid. Et le croyant lucide est celui qui a œuvré toute sa vie pour ce moment ; ce jour où les actions s’arrêteront, où enseveli profondément dans sa tombe, il ne pourra plus rien faire. Mais le compteur des bonnes actions continuera de tourner pour les bienfaits même après leur mort. Ceux qui ont investi de leur temps et de leur argent dans le sentier d’Allah. Quelles sont les meilleures actions qu’un musulman peut laisser après sa mort et qui lui demeurent profitables ? Un enfant pieux, une science profitable, une aumône continue : découvrez dans ce billet le meilleur investissement que le croyant peut faire dans cette vie pour espérer le repos éternel bi idhni-Llah.
Se préparer à la mort en Islam
Jamais l’Homme n’a jamais autant été distrait qu’aujourd’hui. Nous vivons à une époque où tout le monde s’arrache notre attention. Nous sommes sur-stimulés. Il n’y a qu’à voir notre rapport aux écrans… Et cette distraction est d’autant plus destructrice qu’elle nous fait oublier ce qui nous attend toutes et tous : LA MORT.
Lucide est le croyant qui s’y prépare, qui se la rappelle. Bien évidemment qu’il ne faut pas tomber dans la tristesse et le désespoir au point d’oublier cette part d’ici-bas qu’Allah nous a donnée. Néanmoins, l’homme intelligent est celui qui entre peur et espoir, amour et crainte n’oublie pas de se rappeler la destructrice des plaisirs.
Une exhortation prophétique de haute importance
Les compagnons du Prophète (qu’Allah soit satisfait d’eux) savaient tirer profit de la compagnie du meilleur des hommes (que la Paix et le Salut d’Allah soient sur lui). Ils ne manquaient jamais de lui demander des conseils profitables, des exhortations bénéfiques. Un jour, un homme parmi les Ansars lui demanda quel était le croyant le plus intelligent, le Messager d’Allah répondit :
“Le plus intelligent d’entre eux, est celui qui se rappelle le plus la mort et celui qui s’y prépare le mieux. Ceux-là sont les intelligents”.
Oeuvrer aujourd’hui pour demain
On sait tous que la mort peut frapper à tout moment, à tout âge. Aussi, le croyant est vivement encouragé à œuvrer dans le bien dans son quotidien. Dans la vie de tous les jours, mais surtout pour se préparer pour le Jour des Comptes. Et il est des œuvres méritoires sur lesquelles il est important de capitaliser pour espérer que notre compteur de bonnes actions continue à tourner même lorsque nous ne serons plus de ce monde.
Dans un hadith rapporté dans l’authentique de Ibn Hiban, le Prophète (que la Paix et le Salut d’Allah soient sur lui) a dit :
“Lorsque l’enfant d’Adam meurt, ses œuvres sont interrompues à l’exception de trois choses : une science dont les gens tirent profit, une aumône continue et un enfant pieux qui invoque en sa faveur”.
Qu’est-ce qu’une aumône continue (sadaqa jariya) ?
L’aumône continue, en arabe sadaqa jariya, est une aumône dont la récompense ne cesse de tourner même après la mort du défunt. Il en existe plusieurs exemples parmi lesquels la construction d’une mosquée, le forage d’un puits, la mise à disposition d’une bibliothèque pour des étudiants, la construction d’un orphelinat, d’un logement pour les pauvres, les plus démunis. On peut également réserver une terre sur laquelle seront plantés des arbres fruitiers, ou encore des légumes, des céréales, etc. dont les récoltes seront au profit des personnes dans le besoin.
Une science utile profitable
Le savoir, lorsqu’il est partagé, est toujours plus profitable que lorsqu’il est jalousement gardé. Pourquoi ? Non seulement la personne qui le reçoit y tire un grand intérêt, mais également celle qui le donne. En effet, cela peut très vite avoir un effet boule de neige. La récompense se trouve alors décuplée. À l’instar de ce professeur qui dispense un cours bénéfique sur les sciences religieuses ou même des sciences profanes profitables. Les élèves apprennent, tirent un avantage de ses enseignements. Enseignements qui donneront à leur tour à leurs futurs élèves ou mettront à profit dans leur quotidien. Cette science bénéfique qui se perpétue de génération en génération est un trésor inestimable pour le défunt. Il n’y a qu’à voir ce que les savants de l’Islam ont transmis et qui demeure aujourd’hui appris, mémorisé et partagé. Et les Louanges reviennent à Allah.
Un enfant pieux qui invoque pour lui
Les enfants sont un dépôt qu’Allah nous a confié. Si leur éducation est une très grande responsabilité, elle peut nous être profitable si nous en prenons soin par la Grâce d’Allah. L’enfant est un être sensible et malléable et s’il grandit dans l’affection, la tendresse, dans l’amour d’Allah et de Son Messager, il tendra, si Allah le veut, vers l’obéissance de son Seigneur. C’est ainsi qu’il éprouvera un amour et un respect profonds à l’égard de ses parents si bien que lorsque les deux décéderont, il ne manquera pas d’invoquer Allah en leur faveur. Et quel capital précieux et sûr qu’est l’enfant pieux dans ce bas monde éphémère et vil. Puisse Allah nous accorder une descendance pieuse.
Actions à faire en faveur du défunt
À la mort d’un proche, on cherche toujours à faire des actions en sa faveur. Et cela est d’autant plus vrai lorsqu’il s’agit de nos parents. Sans doute parce que l’on sait qu’on ne leur rendra jamais ce qu’ils ont fait pour nous. Mais aussi parce qu’ils sont les êtres qui nous sont les plus chers au monde. On sait leurs sacrifices, leur dévouement à notre égard tout au long de leur vie. Il est des actions que l’on peut faire pour qu’elles soient profitables à nos défunts, comme la construction de mosquées ou encore le forage de puits comme cités plus haut. On peut également donner de l’argent en aumône ou faire le pèlerinage en leur faveur. Mais les savants de l’Islam s’accordent à dire que la meilleure action qui peut être faite en faveur du défunt est bien l’invocation de l’enfant en faveur de son parent.
L’obéissance des parents même après leur mort
Saviez-vous que les enfants doivent obéissance à leurs parents même après leur mort ? En effet, il est rapporté par Abû Dawoud, qu’un homme qui appartenait à la tribu des Banû Salama se présenta un jour au Prophète (que la Paix et le Salut d’Allah soient sur lui) pour l’interroger au sujet d’une affaire. Il lui dit : “Ô Messager d’Allah. Demeure-t-il quelque obéissance à mes parents après leur décès que je sois tenu d’accomplir ?” Ce dernier lui répondit : “Oui. Il y a les prières en leur faveur, invoquer le pardon d’Allah pour eux, accomplir leurs engagements, honorer leurs amis et préserver les liens de parenté”. Ainsi, rendre visite aux proches parents, aux amis de nos défunts parents sont des actes nobles qui caractérisent l’enfant pieux. Tout comme accomplir ou réaliser un engagement qu’ils avaient pris et n’ont pas pu honorer de leur vivant. Et invoquer le pardon d’Allah est le summum de ce que l’on peut faire pour eux.
Allah dans Son Infinie Miséricorde et Son Amour, a permis à Ses serviteurs des actes d’adoration à la récompense incommensurable. Ce sont des actions qui paraissent simples et pourtant nous sommes beaucoup à les oublier, les négliger. Et cette langue que nous utilisons bien souvent à mauvais escient devrait s’habituer à l’évocation et à l’invocation d’Allah. Cet argent que nous gaspillons, pourrait être investi dans des aumônes continues comme des puits, des mosquées et même des livres de science religieuses et profanes bénéfiques. Puisse Allah nous aider à œuvrer ici-bas pour obtenir une belle part ici et une belle part là-bas….